Parmi ses dernières productions, l’opéra Bastille choisit de remettre actuellement la Fille du régiment de Donizetti dans la mise en scène de Laurent Pelly, qui connut ses heures de gloire avec Natalie Dessay et Juan Diego Flórez quelques vingt années auparavant. Pari risque, étant donné l’énormité de la salle pour un tel opéra. Pari manqué hélas. La taille de l’opéra Bastille, trop grande pour une œuvre plus conçue pour Garnier ou l’opéra-comique lui fait perdre les voix vers le haut et l’arrière au lieu de les renvoyer vers le publique et forçe ainsi les chanteurs à pousser sur leurs cordes vocales.
Comme le montre les décors, cette production date effectivement de plus vingt ans maintenant. Il semble, que les couleurs des cartes de sergent major servant de paysages au premier acte, aient perdu leurs éclats. Quant à celui du deuxième, simplement posés sur ceux du premier, indiquant un salon bourgeois grâce à un plancher, des portes et des cadres vides, il témoigne du fait, que la décoratrice Chantal Thomas ait misé sur l’économat. Là est un des plus gros défauts de cette mise en scène ; un manque d’investissement. Comme si l’équipe de Laurent Pelly pensait, que cette production fonctionnant depuis plus de vingt ans, n’avait plus besoin de réflexion. Des panneaux tombent même du ciel, - là un poilu romance avec une paysanne, ici un coq va vers un soleil-, pour souligner ce que le publique sait déjà.
La perspective de la mise en scène est de considérer cet opéra comme un concourant d’Offenbach, étant son contemporain et n’aillant pas la légèreté d’un Don Pasquale. Raison sans doute pour laquelle il appuie si fortement dans le caricatural. Cette lourde exagération permanente est à tous les niveaux, encombre les chanteurs en les réduisant à des stéréotypes au lieu de les rendre vivants et gène ainsi le spectateur. Elle est dans l’accoutrement des personnages, comme chez Sulpice, gros sergent major moustachu de carte postale, dans le décor dès l’assemblage de bric et de broc des paysans du premier acte jusqu’au char en carton-pâte sur lequel Tonio va chercher Marie du second, dans les récitatifs d’Agathe Mélinand voulant faire populaire au lieu de rester naturel, et à la gestuelle comme dans le ballet des femmes de ménages nettoyant le salon avec aussi peu d’aisance que possible. Cherchant sans cesse le comique, cette mise en scène en finit par le noyer.
Le choix du tenor américain Lawrence Brownlee en Tonio aurait pu être intéressant dans une salle plus petite, mais la dimension de l’opéra Bastille le force à pousser sa voix, et de ce fait à chevroter dès qu’il prolonge une note dans les aiguës. Le baryton français Lionel Lhote en Sulpice, pointe une tessiture simple et allante, sur lequel il aurait été judicieux de travailler au lieu de le transformer en un aimable General Boum. Ses duos avec Marie en auraient été que plus touchants. Heureusement Julie Fuchs en Marie garde sa fraicheur malgré tous ces défauts. Bien qu’un coup de froid encombre sa voix, son chant frais, léger et simple au sens noble du terme réjouit dès qu’elle arrive à un de ses airs. Et lorsque les chiqués, se font moins lourds, elle arrache même des étincelles de vie au spectacle. L’amateur nostalgique d’un temps durant lequel cette production ne pouvait pas être surannée verra aussi comment Felicity Lott retrouve dans sa Duchesse de Crakentorp La Grande-duchesse de Gérolstein, et laisse songer aux temps de sa grandeur vocale aves ses airs. De même qu’il trouvera ballot d’utiliser Florent Mbia en un rôle parler, quand il l’a vu en des rôles chantés bien plus à son avantage. Les chœurs de l’opéra Bastille sonnent toujours justes, grâce au très bon travail de Ching-Lien Wu la cheffe de chœur, mais il semble manquer d’investissement.
L’orchestre de Evelino Pidò hélas n’est pas non plus au rendez-vous. Ses cordes dès l’ouverture ne semblent pas mises ensemble et ses cuivres bringuebalants. Un manque de direction fait passer à côté de la subtilité à cette musique, l’ennui venant même au deuxième acte avec la musique de salon.
Il s’agit ici plus d’un vaudeville que d’un Opera comique. Les amateurs apprécieront.
Andreas Rey
Deutsch
Als eine ihrer letzten Produktionen wählte die Bastille-Oper Donizettis "La Fille du régiment" in der Inszenierung von Laurent Pelly, der seine Glanzzeiten mit Natalie Dessay und Juan Diego Flórez einige zwanzig Jahre zuvor erlebt hatte. Eine riskante Wette, wenn man bedenkt, wie groß der Saal für eine solche Oper ist. Leider wurde die Wette nicht gewonnen. Die Größe der Bastille-Oper, die für ein Werk, das eher für Garnier oder die Komische Oper gedacht ist, zu groß ist, führt dazu, dass die Stimmen nach oben und hinten verloren gehen, anstatt in die Öffentlichkeit zurückzukehren, und zwingt die Sänger, auf ihre Stimmbänder zu drücken.
Wie das Bühnenbild zeigt, ist diese Produktion nun schon über zwanzig Jahre alt. Es scheint, dass die Farben der Landkarten des Sergeant Major, die im ersten Akt als Landschaften dienen, ihre Leuchtkraft verloren haben. Das Bühnenbild des zweiten Aktes, das einfach über das des ersten Aktes gelegt wurde und mit leeren Böden, Türen und Rahmen auf einen bürgerlichen Salon hinweist, zeugt davon, dass die Bühnenbildnerin Chantal Thomas auf Sparsamkeit gesetzt hat. Hier liegt einer der größten Mängel dieser Inszenierung; ein Mangel an Investitionen. Als ob das Team von Laurent Pelly der Meinung wäre, dass diese Produktion, die seit über zwanzig Jahren läuft, nicht mehr überdacht werden muss. Es fallen sogar Schilder vom Himmel - dort romantisiert ein Poilu mit einer Bäuerin, hier geht ein Hahn zur Sonne -, um zu unterstreichen, was das Publikum bereits weiß.
Die Perspektive der Inszenierung besteht darin, diese Oper als Konkurrenz zu Offenbach zu betrachten, da sie sein Zeitgenosse ist und nicht die Leichtigkeit eines Don Pasquale hat. Das ist wahrscheinlich der Grund, warum sie so stark auf das Karikaturistische setzt. Diese schwere, ständige Übertreibung ist auf allen Ebenen zu finden, belastet die Sänger, indem sie sie auf Stereotypen reduziert, anstatt sie lebendig zu machen, und stört so den Zuschauer. Sie findet sich in der Kleidung der Figuren, wie bei Sulpice, einem dicken, schnurrbärtigen Sergeant Major wie auf einer Postkarte, im Bühnenbild, angefangen bei den Bauern im ersten Akt bis hin zu dem Pappmaché-Wagen, auf dem Tonio Marie im zweiten Akt abholt, in den Rezitativen von Agathe Mélinand, die populär sein will, anstatt natürlich zu bleiben, und in der Gestik, wie im Ballett der Putzfrauen, die den Salon mit so wenig Leichtigkeit wie möglich reinigen. Die Inszenierung ist ständig auf der Suche nach Komik und ertränkt sie schließlich.
Die Wahl des amerikanischen Tenors Lawrence Brownlee als Tonio hätte in einem kleineren Saal interessant sein können, aber die Größe der Bastille-Oper zwingt ihn, seine Stimme zu forcieren, was dazu führt, dass er bei der Verlängerung einer Note in den hohen Lagen röchelt. Der französische Bariton Lionel Lhote als Sulpice verfügt über eine einfache, elegante Stimmlage, an der man hätte arbeiten können, anstatt ihn in einen liebenswürdigen General Boum zu verwandeln. Seine Duette mit Marie wären dadurch noch berührender geworden. Glücklicherweise behält Julie Fuchs als Marie trotz all dieser Mängel ihre Frische. Obwohl ihre Stimme von einer Erkältung befallen ist, erfreut ihr frischer, leichter und im edlen Sinne des Wortes einfacher Gesang, sobald sie zu einer ihrer Arien gelangt. Und wenn die Gesangseinlagen nicht mehr so schwerfällig sind, kann sie sogar ein wenig Leben in die Show bringen. Der nostalgische Liebhaber einer Zeit, in der diese Produktion nicht überholt sein konnte, wird auch sehen, wie Felicity Lott in ihrer Herzogin von Krakentorp die Großherzogin von Gerolstein wiederfindet und an die Zeiten ihrer stimmlichen Größe mit ihren Arien denken lässt. Ebenso wird er es als Ballot empfinden, Florent Mbia in einer Sprechrolle einzusetzen, wenn er ihn in gesungenen Rollen weitaus vorteilhafter erlebt hat. Der Chor der Bastille-Oper klingt dank der guten Arbeit von Ching-Lien Wu, der Chorleiterin, immer richtig, aber es scheint, dass es ihm an Investitionen mangelt.
Das Orchester von Evelino Pidò ist leider auch nicht auf der Höhe der Zeit. Seine Streicher wirken schon in der Ouvertüre nicht zusammengesetzt und seine Blechbläser schwanken. Ein Mangel an Dirigat lässt die Subtilität dieser Musik vermissen, und im zweiten Akt mit der Salonmusik kommt sogar Langeweile auf.
Hier handelt es sich eher um ein Vaudeville als um eine Opera comique. Liebhaber werden dies zu schätzen wissen.
Andreas Rey
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