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Andreas Rey

Rezension zur Salomé-Einspielung von Fritz Reiner 1952 / Critique de l'enregistrement de Salomé par Fritz Reiner en 1952


Si la seconde version de Keiberth est une heureuse surprise, celle de Reiner l’est beaucoup moins. Reiner retrouvant la fosse du Metropolitan Opera, Ljuba Welitsch dans le rôle-titre et Hans Hotter dans celui du prophète, le lyricophile aurait de quoi se réjouir théoriquement.

Que s’était-il donc passé ?

Les amateurs méditeront longtemps les différences entre les versions de 1949 et de 1952 pour saisir l’importance du chef d’orchestre dans l’opéra.

Si en 1949 Reiner enthousiasmait avec son souffle dionysiaque, situant l’œuvre entre les symphonies mahlériennes et les cantates de Bach, il impose ici un caractère apollinien dénouant chaque scène de la suivante. Il en arrive même à disloquer la partie orchestrale durant la grande imprécation de Jocanahan au début de l’œuvre. Hans Hotter reste heureusement imperturbable dans sa superbe. Ses éclats de diamants noirs impressionnent autant qu’ils touchent, même détaché, comme ici, au-dessus d’un sol à ce point morcelé que l’harmonie entre sa basse et l’orchestre frôle la schizophrénie,

Cette option force les interprètes à se faire plus acteurs que musiciens, comme Ljuba Welitsch, et transforme l’opéra en un théâtre avec orchestre. Reiner ne retrouvant son élan dionysiaque que durant l’adresse finale à la tête décollée. Dommage.

Comme le disait Horace, Quandoque dormitant bonus Homerus. Parfois le bon Homère dort.

 

Prochaine version Kurt Schröder avec l’orchestre symphonique de la Radio de l’état de Hesse en 1952

Andreas Rey



Deutsch


Während Keiberths zweite Version eine freudige Überraschung ist, ist Reiners Version eine weit weniger freudige Überraschung. Da Reiner in den Graben der Metropolitan Opera zurückkehrte, Ljuba Welitsch in der Titelrolle und Hans Hotter in der Rolle des Propheten, hätte der Lyriker theoretisch Grund zur Freude.

Was war also geschehen?

Liebhaber werden lange über die Unterschiede zwischen den Fassungen von 1949 und 1952 nachdenken, um die Bedeutung des Dirigenten in der Oper zu erfassen.

Während Reiner 1949 mit seinem dionysischen Atem begeisterte und das Werk zwischen Mahlers Symphonien und Bachs Kantaten ansiedelte, setzt er hier einen apollinischen Charakter durch, der jede Szene von der nächsten löst. Er geht sogar so weit, dass er den Orchesterpart während Jocanahans großer Verwünschung am Anfang des Werks auflöst. Hans Hotter bleibt glücklicherweise unbeeindruckt in seiner Pracht. Seine schwarzen Diamantsplitter beeindrucken ebenso sehr wie sie berühren, selbst wenn sie, wie hier, über einem so zerstückelten Boden stehen, dass die Harmonie zwischen seinem Bass und dem Orchester an Schizophrenie grenzt,

Diese Option zwingt die Interpreten, mehr Schauspieler als Musiker zu sein, wie Ljuba Welitsch, und verwandelt die Oper in ein Theater mit Orchester. Reiner findet erst während der abschließenden Ansprache an den abgehobenen Kopf zu seinem dionysischen Schwung zurück. Das ist schade.

Wie Horaz schon sagte: Quandoque dormitant bonus Homerus. Manchmal schläft der gute Homer.

Andreas Rey

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