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Andreas Rey

"La Clemenza di Tito" in Aix-en-Provence / La Clémence de Tutus à Aix en Provence v. 21. Juli 2024


Ceux qui ont pu assister à la version de concert de la Clémence de Titus de Mozart au grand Théâtre durant le festival d’Aix en Provence en garderont sans doute un souvenir heureux. Il a semblé alors que chaque élément de cette représentation y soit à sa place. Un petit air de Monteverdi flottait même dans l’air, grâce à un orchestre aux dimensions modestes, ni trop gros ni trop petit, et des voix qui se développaient naturellement dans la salle.

La plus grande qualité de l’orchestre Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon, qui jouait durant cette soirée, est d’avoir fondu sa grande science de l’orchestre mozartien, comme de la structuration de l’orchestre  partir des violons et des altos ou des autres pupitres dans la mélodie, dans un élan continue afin de faire entendre en une spontanéité organisée l’accompagnement orchestral.

Semblablement, le chœur Pygmalion, toujours dirigé par Raphael Pichon, est assez structuré et solide pour être souple et fluide, ce qui lui donne une vie dans l’opéra. L’amateur se souvient en l’écoutant avec plaisir du travail qu’il accomplit avec Bach, par exemple.

Il faut également saluer les interprètes, qui tout en gardant leurs individualités, montrent une cohérence de troupe.

D’abord la mezzo-soprano française Karine Deshayes en Vitellia, qui sait varier dans sa noirceur les émotions avec aisance, afin de rendre son personnage saillant, enflammé et machiavélique. De la justesse à la force de sa voix , de la clarté a l’articulation de son timbre, elle montre ici avec un brio évident son statut de grande dame de l’opéra.

La cantatrice française Lea  Desandre au mezzo plus onctueux, donne un Annino ferme et suave afin de rendre vie à ce jeune homme courageux mais pas impétueux. Et comme sa jumelle, la soprano américaine Emily Pogorelc, donne à sa voix les mêmes inflexions, pour des duos doux et amoureux, témoignant d un  couple à l’ unisson.

La mezzo française Marianne Crebassa donne pour sa part un Sesto trop tendre pour une Vittalia trop vénéneuse. Elle fait grandir sa qualité  de chant afin de presque faire oublier le caractère agacent de l’adolescent abusé. On retiendra plutôt ses duos avec la clarinette que ceux avec Karine Deshayes, tant celle-ci la  domine alors, pour avoir une raison de la suivre dans son parcours désormais.

Le base argentin Nahuel Di Pierro en Publio sait faire claquer le cuire de sa voix ou le rendre mélodieux, selon les scènes, ce qui donne du liant à a son rôle.

Et le tenir samoan Pêne Pâti est sans doute ici à son meilleur. Sachant laisser sa voix se développer dans la salle comme un nuage, sans insistance. Il est le chanteur qui donne le plus à réfléchir par à son interprétation, en interrogeant sur la continuité entre Monteverdi et Mozart et jusque le bel canto.

Une excellente soirée du festival d’Aix en Provence.

Andreas Rey


Deutsch


Diejenigen, die während des Festivals von Aix en Provence die Konzertversion von Mozarts Clemenza di Tito im Grand Théâtre erleben durften, werden sich wahrscheinlich gerne daran erinnern. Damals schien es, dass jedes Element dieser Aufführung an seinem Platz war. Sogar ein kleiner Hauch von Monteverdi schwebte in der Luft, dank eines Orchesters mit bescheidenen Dimensionen, das weder zu groß noch zu klein war, und Stimmen, die sich natürlich im Saal entwickelten.

Die größte Qualität des Pygmalion-Orchesters unter der Leitung von Raphaël Pichon, der an diesem Abend spielte, besteht darin, dass es sein großes Wissen über Mozarts Orchester, wie die Strukturierung des Orchesters ausgehend von den Violinen und Bratschen oder den anderen Pulten in der Melodie, in einem kontinuierlichen Schwung verschmolzen hat, um die Orchesterbegleitung in einer organisierten Spontaneität hörbar zu machen.

Ähnlich ist der Pygmalion-Chor, der immer noch von Raphael Pichon geleitet wird, strukturiert und solide genug, um flexibel und fließend zu sein, was ihm in der Oper ein Leben verleiht. Der Liebhaber erinnert sich, wenn er ihm zuhört, mit Freude an die Arbeit, die er beispielsweise mit Bach leistet.

Auch die Interpreten sind zu loben, die zwar ihre Individualität bewahren, aber dennoch einen Zusammenhalt der Truppe zeigen.

Zunächst die französische Mezzosopranistin Karine Deshayes als Vitellia, die in ihrer Düsternis die Emotionen mit Leichtigkeit variieren kann, um ihren Charakter hervorstechend, feurig und machiavellistisch zu gestalten. Von der Genauigkeit bis zur Kraft ihrer Stimme, von der Klarheit bis zur Artikulation ihres Timbres, zeigt sie hier mit offensichtlicher Brillanz ihren Status als Grande Dame der Oper.

Die französische Sängerin Lea Desandre mit ihrem cremigeren Mezzo gibt einen festen und sanften Annino, um diesen mutigen, aber nicht ungestümen jungen Mann zum Leben zu erwecken. Und wie ihre Zwillingsschwester, die amerikanische Sopranistin Emily Pogorelc, verleiht sie ihrer Stimme die gleichen Beugungen, für sanfte und liebevolle Duette, die von einem einträchtigen Paar zeugen.

Die französische Mezzo-Sängerin Marianne Crebassa gibt ihrerseits einen zu zarten Sesto für eine zu giftige Vittalia. Sie lässt ihre Gesangsqualität wachsen, um den nervigen Charakter des missbrauchten Teenagers fast vergessen zu machen. Man wird sich eher an ihre Duette mit der Klarinette als an die mit Karine Deshayes erinnern, so sehr dominiert diese sie dann, um einen Grund zu haben, ihr von nun an auf ihrem Weg zu folgen.

Der argentinische Bass Nahuel Di Pierro als Publio kann seine Stimme je nach Szene krachen oder melodisch klingen lassen, was seiner Rolle eine gewisse Bindung verleiht.

Der Samoaner Pêne Pâti ist hier wahrscheinlich am besten. Er weiß, wie er seine Stimme wie eine Wolke durch den Raum ziehen lassen kann, ohne aufdringlich zu sein. Er ist der Sänger, der durch seine Interpretation am meisten zum Nachdenken anregt, indem er die Kontinuität zwischen Monteverdi und Mozart bis hin zum Belcanto hinterfragt.

Ein ausgezeichneter Abend des Festivals von Aix en Provence.

Andreas Rey

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